« Décès d’un proche : comment attaquer un testament ? »

 

 

Le Parisien, le 30 mars 2021

Interview de Stéphane Micheli, associé

Article de Victor Tassel

 

« Au moment du décès d’un proche, vous découvrez une mauvaise surprise dans le testament. Votre parent vous a déshérité, ou vous soupçonnez un tiers de l’avoir écrit à la place du défunt, ou vous estimez que le proche n’avait plus toute sa lucidité pour écrire ses dernières volontés…

Comment, alors, attaquer un testament ?

La réponse de Stéphane Micheli, avocat associé au cabinet Herald, expert sur les sujets patrimoniaux.

« D’abord, il existe deux types de testaments : olographe, le fait de l’écrire soi-même sur une feuille de papier, ou authentique s’il est passé devant un notaire. S’il y a une attaque à faire, elle doit être judiciaire et réalisée devant un tribunal civil du lieu du décès. Il existe trois angles différents, pour espérer modifier les dispositions prises par un proche.

Attaquer le fond et le contenu du testament. Par exemple, le défunt écrit qu’il souhaite déshériter ses enfants, ce qui est illégal en France avec la réserve héréditaire. Vous pouvez ensuite mettre en doute la forme. Le testament doit être daté et signé de la main de l’auteur. Si vous avez un doute, vous pouvez porter plainte et faire appel à un expert graphologue afin d’authentifier le document.« 

Enfin, troisième axe, sans doute le plus difficile : la santé mentale. Il faut alors apporter des documents médicaux et des preuves que le défunt n’avait plus toute sa tête ou qu’il a été victime d’un abus de faiblesse. Mais cette procédure aboutit assez peu.

De manière générale, vous ne pouvez pas attaquer un testament selon votre bon vouloir ou simplement par déception. Vous devez vous baser sur des faits bien précis, être déterminé et bien examiner tous les points du document. »