Vague de chaleur : Gare à l’hyponatrémie !
Par Guillaume Roland, le 25 juin 2021
Dernier jour de la semaine avant le weekend ; il est 15h, le soleil brille et le thermomètre affiche 29 degrés depuis plusieurs jours.
Si la plupart s’en réjouissent, cette vague de chaleur est difficile à vivre pour certains salariés : par exemple ceux qui portent des charges lourdes, des équipements de protection ou un uniforme, ou ceux qui travaillent en milieu clos…
Loïc est l’un d’entre eux. Il ne se plaint jamais mais aujourd’hui Loïc ne semble pas en grande forme : il est rouge, le souffle court et des gouttes de sueur perlent sur son front. Il s’hydrate en buvant beaucoup d’eau… mais au bout de quelques heures Loïc s’écroule, victime d’hyponatrémie (diminution de la concentration de sodium dans le sang. L’hyponatrémie correspond à un état d’hyperhydratation des cellules. Elle peut être la conséquence d’un apport excessif d’eau par rapport au sodium (sel) ou d’un excès de perte de sel par rapport à l’élimination en eau).
L’accident du travail de Loïc aurait probablement pu être évité si son employeur avait suivi la nouvelle instruction sur la gestion sanitaire des vagues de chaleur (qui remplace le plan canicule en vigueur depuis 2004).
Celle-ci précise en effet les obligations des employeurs en matière de prévention des risques liés à la chaleur (hyponatrémie, déshydratation, coup de chaleur, etc.).
Ainsi, au titre de son obligation de sécurité, l’employeur doit notamment :
En amont de la vague de chaleur :
évaluer les risques liés à l’exposition à la chaleur et les retranscrire dans le document unique d’évaluation des risques professionnels ;
– désigner un responsable de la préparation et de la gestion des vagues de chaleur ;
– recenser les postes de travail les plus exposés ;
– informer les salariés des risques, des moyens de prévention ainsi que des signes et symptômes du coup de chaleur ;
– veiller à la ventilation des locaux de travail et vérifier que les installations techniques pertinentes sont en place et fonctionnelles (stores, aération, climatisation, renouvellement de l’air dans les locaux fermés, etc.) ;
– consulter régulièrement les prévisions météorologiques afin de pouvoir anticiper et réaménager l’activité si besoin.
Lors de la vague de chaleur :
– adapter l’organisation du travail pour limiter l’exposition à la chaleur (horaires décalés, augmentation de la fréquence et/ou de la durée des pauses, report des tâches physiques éprouvantes, augmentation du télétravail, etc.) ;
– informer à nouveau les salariés des risques encourus et leurs symptômes ;
– s’assurer de la compatibilité du port des protections individuelles avec les fortes chaleurs ;
– contrôler la température et le renouvellement de l’air dans les locaux de travail fermés ;
– mettre à disposition des salariés de l’eau potable et fraîche gratuitement ainsi que des moyens de protection et/ou de rafraîchissement (ventilateurs, brumisateurs, etc.) ;
– pour les travailleurs en extérieur : aménager les postes, mettre à disposition au moins trois litres d’eau par personne et par jour, et prévoir un local pour accueillir les travailleurs dans des conditions préservant leur sécurité et leur santé ;
– informer l’inspecteur du travail de toute situation anormale potentiellement en lien avec la chaleur ;
– en cas d’alerte canicule extrême, réévaluer quotidiennement les risques encourus par chacun des salariés et prendre les mesures adéquates et à la suite de la levée de l’alerte, analyser la gestion de l’événement et en tirer les conséquences pour améliorer le dispositif de prévention.
Notre Conseil : La prochaine vague de chaleur est prévue début juillet, profitez de la semaine prochaine pour mettre à jour votre évaluation des risques et votre plan de prévention.
Guide Orsec sur la gestion sanitaire des vagues de chaleur de mai 2021
publiés par le ministère des Solidarités et de la Santé le 10 juin 2021
Pour tout conseil en droit social ou droit de la sécurité sociale, nous vous invitons à contacter Guillaume Roland, associé => g.roland@herald-avocats.com